Le nouveau conseil huron-wendat appuie Laurentia

Kassandra Nadeau-Lamarche, Radio-Canada, le 30 mars 2021

Les Hurons-Wendat, dirigés par un nouveau conseil et un nouveau Grand Chef, renouvellent leur appui au projet Laurentia. La Nation souhaite faire partie intégrante du projet en partageant son savoir-faire avec l’Administration portuaire de Québec.

L’été dernier, l’ancien grand chef Konrad Sioui a indiqué que la Première Nation souhaitait s’impliquer dans le dossier, non seulement pour le développement économique de la région, mais aussi pour s’assurer que le terminal de conteneurs respecte ses engagements envers l’environnement.

Depuis l’élection du Grand Chef Rémy Vincent et de son conseil en octobre dernier, la Première Nation souhaitait examiner les possibles retombées économiques ainsi que les impacts du projet avant de se prononcer à nouveau.

 Pour la Nation huronne-wendat, il était plus qu’essentiel de prendre le temps d’analyser le projet Laurentia sous toutes ses coutures avant de réitérer ou non notre appui au projet. Nous sommes fiers aujourd’hui de donner notre appui à notre partenaire de longue date, le Port de Québec, pour ce projet d’envergure, respectueux de l’environnement et qui saura bénéficier aussi à nos entreprises huronnes-wendat, indique dans un communiqué de presse Rémy Vincent.

Cet appui est bien accueilli par la direction du Port. Pour nous, le respect de l’environnement et de la biodiversité sont primordiaux et il en est de même pour le Conseil des élus, explique le président-directeur général de l’Administration portuaire de Québec, Mario Girard.

Opportunités économiques

Rémy Vincent se dit conscient des possibles impacts environnementaux du projet. Il dit toutefois avoir confiance qu’ils seront mitigés par plusieurs mesures de protection mises en place par l’Administration portuaire.

Selon lui, les opportunités économiques sont aussi trop importantes pour passer à côté. On pense que ça peut être un bon apport à la ville de Québec et Nation huronne-wendat principalement.

Le Grand Chef indique qu’il y a de fortes probabilités que le projet crée des emplois pour les membres de la Nation, et que des entreprises de la communauté pourraient aussi gagner au change.

Le centre de développement de la formation et de la main-d’œuvre huron-wendat devrait également être mis à contribution.

Les opposants déçus

La table citoyenne du littoral est, qui regroupe plusieurs organismes s’opposant au projet Laurentia, s’avoue très déçue de la décision des Hurons-Wendat, qu’ils estiment être une décision d’affaires. J’aurais espéré que comme Première Nation, ils auraient défendu davantage la nature, indique Daniel Guay de la table.

Le groupe refuse de croire que les bonifications apportées au projet permettront réellement de mitiger les conséquences environnementales. Il souhaite carrément le déplacement du projet de terminal de conteneur. La solution c’est de faire le développement portuaire en dehors des villes. Il faut regarder les solutions en aval du Parc marin du Saguenay, estime Daniel Guay.

Dépôt du rapport de l’AEIC

Cette annonce d’appui survient alors que l’Administration portuaire de Québec s’apprête à déposer son dossier final de présentation du projet à l’Agence d’évaluation d’impact du Canada (AEICAgence d’évaluation d’impact du Canada).

Selon Frédéric Lagacé du Port de Québec, le dossier contient des mesures de bonification du projet. Ces mesures prendraient en compte les préoccupations des communautés et groupes du milieu mentionnées dans les mémoires déposés à l’AEICAgence d’évaluation d’impact du Canada à la fin de 2020.

Un point de presse devrait avoir lieu la semaine prochaine pour expliquer ces bonifications.

L’étape suivante sera l’étude et la rédaction finale d’un rapport par l’AEICAgence d’évaluation d’impact du Canada. Ce rapport sera envoyé au ministre fédéral de l’Environnement et des Changements climatiques, Jonathan Wilkinson, dès la fin du mois de mai.

Les opposants au projet espèrent que les conclusions de l’Agence seront les mêmes que celles contenues dans le rapport provisoire, qui laissait entendre des effets environnementaux négatifs importants.

On espère que l’agence va se tenir debout dans son rapport et va conserver les mêmes conclusions par rapport à la santé, à la qualité de l’air et l’habitat du poisson, explique Daniel Guay.

Avec des informations d’Olivier Lemieux

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